Histoire
Por Pete-motitas
Actualizado el 17/08/2022 a las 21:53.
Après avoir étudié toutes les évolutions de la monture F, les possibilités et problèmes de compatibilité au sein des différents matériels de la marque Nikon, nous allons aborder l'utilisation de cette monture par des fabricants tiers. Puis nous terminerons par évoquer l'avenir de cette monture, notamment à travers les nouvelles technologies de l'industrie photographique.
- Caractéristiques techniques
- Évolutions de la monture
- La monture F et les autres fabricants
- Et maintenant ?
La monture F et les autres fabricants
En plus de 60 ans, de nombreux opticiens ont commercialisé des produits adaptés de leur catalogue, voire totalement conçus pour cette monture. Le catalogue Nikon, déjà très fourni, s'en trouve considérablement accru.
Boîtiers à Monture F
Côté boîtiers, il n'existe que peu de constructeurs qui ont fabriqué des réflex utilisant la monture F.
Le premier a été Ricoh et son Singlex sorti en 1962.
Ricoh Singlex à monture F (Photo de Patrick Demptinne).
Cet appareil a pour particularité d'être le premier réflex à objectif interchangeable de la marque. Il est une évolution du Nikkorex F sous-traité par Nikon à Mamiya jusqu'en cette même année 1962.
On peut noter aussi quelques modèles Kiev, fabriqués en ex-URSS, évidemment argentiques.
Kiev 19 à monture F (Photo de Patrick Demptinne).
Et deux constructeurs ont fabriqué des réflex numériques à monture F. Tout d'abord Kodak (oui, oui, la petite PME qui n'a pas cru au numérique), et Fujifilm avec sa gamme FinePix S Pro. Ces appareils ont la particularité d'être tous basés sur des chassis de réflex Nikon, argentiques ou non.
Le Fujifilm S5 Pro construit sur un châssis de Nikon D200.
Objectifs à monture F
Concernant les objectifs, les constructeurs à avoir utilisé la monture F sont beaucoup plus nombreux que pour les boîtiers. En effet, toutes gammes et époques de la monture confondues, de nombreux opticiens ont fabriqué des objectifs pour les appareils Nikon. Certains comme Sigma, Tamron, Tokina ou encore Samyang sont encore très prisés de nos jours pour leurs tarifs bien inférieurs aux Nikkor, et pour leur qualité de fabrication, qui s'est améliorée au fil des ans. S'ils étaient jusque-là considérés comme fabricant des objectifs bas de gamme, aujourd'hui certains considèrent que leur qualité optique équivaut, voire surpasse celle des optiques Nikon.
Certaines marques prestigieuses ont adapté - ou adaptent encore - leurs optiques à cette monture. Je peux vous citer Carl Zeiss, Voigtländer, Irix ou encore Angénieux. Ces optiques sont relativement trouvables, mais nécessitent un certain budget.
Zoom Angénieux 35x2 à baïonnette F de type Ai.
D'autres marques moins connues parmi lesquelles Vivitar, Makinon ou Soligor ont fabriqué (ou fait fabriquer) des optiques adaptées à la monture F, principalement au temps de la mise au point manuelle. Ces optiques sont très facilement trouvables sur le marché de l'occasion à des prix dérisoires.
Pour celles et ceux qui sont attirés par les optiques soviétiques, celles qui offrent le fameux bokeh tournant, sachez qu'il existe quelques objectifs soviétiques créés à l'époque spécialement pour la monture F.
Baïonnette F d'un Helios-81N (Гелиос-81H).
Cet objectif est un 50mm ouvrant à f/2 de très bonne facture et relativement accessible.
Bague d'ouverture d'un Helios-81N (Гелиос-81H).
Si vous avez bien lu cet article, vous pourrez constater qu'il est bien compatible avec les boîtiers disposant d'un ergot de couplage Ai, car il n'est raboté qu'au niveau des ouvertures et n'a donc pas de détecteur de couplage. Il sera aussi utilisable avec les boîtiers ayant la deuxième version du levier d'ouverture minimale (celle à poussoir) en mode M.
Et maintenant ?
Comme je vous le disais au tout début de ce dossier, Nikon a abandonné la conception de nouveaux boîtiers et objectifs pour sa monture F. Son dernier boîtier, le D6, est sorti il y a presque 2 ans, et la marque jaune est dorénavant tournée vers sa gamme Z. Toutefois de nombreux appareils et objectifs neufs sont encore trouvables en magasin et sur l'internet.
Et au niveau du marché de l'occasion, le choix n'a sans doute jamais été aussi vaste. Entre ceux qui délaissent les réflex pour se tourner vers le sans-miroir, ainsi que la mode (simple effet de mode ou retour aux sources ?) rétro de l'argentique, fait que l'offre et la demande ne sont pas près de décroître.
Puisque nous évoquons la technologie sans-miroir, profitons-en pour évoquer son impact sur la monture F. Quand on parle de Nikon, et de l'évolution de sa gamme sans-miroir - j'omets volontairement la défunte gamme Nikon 1, même si c'est elle qui a amorcé ce virage chez Nikon et présente la même compatibilité -, spontanément, ce qui nous vient à l'esprit c'est que la monture Z a tué la F. Pourtant, le sans-miroir au sens large (toute marques et montures confondues) a permis la redécouverte d'anciens objectifs, particulièrement les non-Ai qui sont le plus souvent assimilés comme compatibles avec le seul Df dans la gamme réflex numérique Nikon.
Objectif Ai-S monté sur un boîtier sans miroir, via une bague d'adaptation.
Grâce à la suppression de la contrainte du miroir, et donc à la réduction du tirage mécanique, de nombreuses bagues d'adaptation ont pu voir le jour sans avoir les inconvénients inhérents à la monture F. Evidemment leur utilisation est plus contraignante que celle d'optiques modernes (pas de mise au point automatique, ni de stabilisation optique, utilisation principalement en mode M), mais après tout, le plaisir de la photographie ne peut-il pas non plus se trouver sans utiliser tous les automatismes ?
Voilà ! J'espère que ce dossier vous aura été utile et qu'il aura apporté quelques éléments de réponse à des questions que vous vous êtes déjà posées, tout comme moi quand j'ai découvert ce très vaste, complexe mais passionnant sujet.
J'aurai essayé de le construire de la manière la plus objective et concrète possible, en testant au maximum les combinaisons grâce au matériel que j'ai eu la chance d'avoir sous la main (ou pas), plutôt que de me contenter de recopier ce qu'on trouve sur les forums d'amateurs ou de professionels de la photographie, soit tout et son contraire.
Si vous avez quelque correction, ou complément, à y apporter, n'hésitez pas à me contacter pour en discuter, comme certains l'ont fait pour les précédents chapitres. Je les remercie une fois encore pour leur contribution à l'enrichissement de cet écrit.
Merci de m'avoir lu.