Histoire
Par Pete-motitas
Mis à jour le 17/08/2022 à 13:27.
Nous avons vu dans les précédents chapitres que de nombreuses évolutions avaient fait leur apparition entre 1977 et 1983, probablement plus pendant cette période que pendant les 18 premières années de la monture F.
En 1986, une deuxième évolution majeure va faire son apparition. Elle va se répercuter aussi bien sur les objectifs que sur les boîtiers.
- Caractéristiques techniques
- Évolutions de la monture
- La monture F et les autres fabricants
- Et maintenant ?
1986 : Version AF
En 1986 sort la version AF (comme AutoFocus, oui oui) de sa monture F. Contrairement à son concurrent Canon, cette évolution majeure n’a pas nécessité un changement de monture, mais une nouvelle évolution de celle-ci.
Cette évolution est visible tout d’abord au niveau de la baïonnette. En effet, nous pouvons noter l’apparition d’une vis plate et un peu plus enfoncée que les autres.
Baïonnette d'un objectif AF
Cette vis sert en fait à effectuer la mise au point. Elle est entraînée par une came située sur le boîtier au niveau de la monture. Celle-ci est rétractable quand on passe en mise au point manuelle sur le boîtier.
Monture d'un boîtier motorisé
De plus, des contacts, au nombre de cinq, ont été ajoutés autour de la lentille arrière.
Contacts d'un objectif AF
Ces contacts servent à transmettre des informations au boîtier sur l’objectif (focale, ouverture, etc.) Grâce aux contacts situés sur ce même boîtier.
Contacts côté boîtier
Concernant la rétrocompatibilité, tous les objectifs AF sont, bien sûr, Ai-S et reprennent les standards déjà définis. Néanmoins leur utilisation sur les boîtiers disposant d’automatismes nécessite de tourner la bague en position la plus fermée pour effectuer le couplage, sous peine d’erreur FEE. Cette erreur est liée à l'actionnement de la goupille de diaphragme, comme expliquée au chapitre précédent.
Objectif AF mal couplé au boîtier car ouvert à f/8
Erreur FEE liée au mauvais couplage
Pour éviter de rencontrer systématiquement cette erreur, ces objectifs sont munis d’un système de verrouillage automatique de la plus petite ouverture. Initialement sous la forme d’un bouton poussoir, elle a ensuite été modifiée en commutateur.
Verrouillage de la plus petite ouverture, version bouton poussoir
Verrouillage de la plus petite ouverture, version commutateur
Rétrocompatibilité Ai
À l’instar des objectifs Series E, les objectifs AF ne disposent pas de fourchette de couplage pour une utilisation sur les boîtiers anciens. Toutefois des trous sont pré percés pour pouvoir y ajouter cette fameuse fourchette, comme vous pouvez le voir sur la précédente photo.
Certains objectifs de cette gamme sont pourvus d’une bague permettant la sélection du mode de mise au point (Automatique ou Manuelle) directement sur l’objectif. En position M, la nouvelle vis sera désolidarisée de la bague de mise au point et tournera dans le vide, alors qu’en position A, c’est cette même bague de mise au point qui sera inutile.
Bague de sélection de mise au point Manuelle ou Automatique
Disparition de l’ergot de couplage Ai
Avec l’apparition des objectifs à mise au point automatique, certains modèles de boîtiers, principalement d’entrée de gamme, ont abandonné leur ergot de couplage Ai, qu’ils ont remplacé par un levier d’ouverture minimale situé à proximité de la came du moteur de mise au point, sur lequel vient buter le détecteur de couplage. Ce dispositif est présent sur de nombreux boîtiers d'entrée de gamme des années 1990, ainsi que sur les boîtiers numériques grand public des années 2000.
Levier d'ouverture minimale
Ce levier est actionné lorsque l’objectif de type AF a son diaphragme en position fermée, pour laisser le contrôle de son ouverture au boitier, et éviter l’erreur FEE.
Détecteur de couplage de l'objectif sur le levier d'ouverture minimale du boîtier
Les boitiers de ce type restent toutefois compatibles avec les objectifs Ai et Ai-S, mais uniquement en mode M. La fonction de l'ergot de couplage Ai servant à détecter l'ouverture de l'objectif, il est désormais impossible pour le boîtier de connaître celle-ci, et donc d'effectuer de mesure de lumière.
Comme pour l'ergot de couplage Ai, l'utilisation d'objectifs non-Ai peut casser ce levier, auquel cas votre appareil ne sera plus utilisable avec des objectifs de type AF.
Attention aux objectifs pré Ai convertis artisanalement, car il se peut que la modification ait été faite sans tenir compte de ce détecteur de couplage.
Toutefois, ce dispositif a évolué avec les années. C'est ainsi qu'est apparu à la fin des années 2000, un autre modèle de levier d'ouverture minimale.
Autre version du levier d'ouverture minimale
Ce levier, cette fois, s'enfonce quand un objectif est monté en position fermée.
Détecteur de couplage d'un objectif Ai sur ce levier.
Un objectif AF nécessite d'être en position d'ouverture minimale pour actionner ce levier.
Levier d'ouverture minimale avec un objectif non-Ai monté.
Grâce à cette modification du levier, il est désormais possible de monter un objectif non-Ai sans craindre d'endommager l'appareil. Ces objectifs, tout comme les Ai, ne sont utilisables qu'en mode M.
Pour finir sur cette nouvelle gamme d’objectifs, nous pourrons noter la généralisation des revêtements extérieurs en plastique, même si certains objectifs haut de gamme conserveront une construction toute en métal.
Un petit défaut me concernant : la taille ridicule de la bague de mise au point sur la plupart des focales fixes, en comparaison à la taille de l’objectif.
Objectifs 28mm f/2.8 Ai-S et AF-D.
1992 : D comme distance
En 1992, pas de révolution, mais l’ajout d’une nouvelle déclinaison des objectifs AutoFocus sous la forme d’une puce permettant de connaître la distance du sujet photographié par rapport à l’appareil. Cette évolution est surtout utile pour la photographie au flash, puisqu’elle permet d'en doser la puissance.
La plupart des objectifs existant dans les deux versions D et non D sont exactement les mêmes, puisque seul l’ajout de la puce les différencie. Toutefois, quelques objectifs ont été revus et améliorés dans cette nouvelle version. Par exemple, le zoom 70-210mm f/4-5.6 a vu son mécanisme de mise au point amélioré, ou la formule optique du 28mm f/2.8 a été complètement revue.
Si ces avancées ont été majeures et ont permis à Nikon de se moderniser, sans pour autant devoir reparti de zéro, d'autres améliorations vont encore voir le jour. Nous allons voir comment la motorisation s'est progressivement déplacée du boîtier vers l'objectif.